En sautant sur Dien Bien Phu...
Me voila de retour a Hanoi, apres 5 jours dans les montagnes (sublimes) du Haut Tonkin. Mon objectif etait la reprise de Dien Bien Phu aux mains des Viets. Malheureusement, meme si j'ai visiter la ville de la celebre bataille, je n'ai pas pu tenir la cuvette a moi seul.
Bref commencons par le commencement avec la sortie d'Hanoi. Je vous avais dit que c'etait chaotique, c'est faux. Ou plutot ce serait le point de vue d'un pieton. A moto la circulation est fluide (rien ne l'arrete pas meme les feux rouges).
Donc sortie sans encombre au petit jour pour me diriger vers Viet tri ou je me paume lamentablement pendant au moins 2h. Apres avoir demande mon chemin une bonne vingtaine de fois (comptez jusqu'a 20 vous allez voir, c'est long quand meme), je finis par retrouver la bonne route.
Jamais sur de moi mais toujours sur le la bonne voie, je navigue sur un ocean de rizieres d'un vert eclatant. Apres avoir avale un pho (le ramen vietnamien, meme si le rapprochement fera hurler Japonais et Vietnamiens), je ne suis vraiment plus sur de moi car j'ai finalement perdu la carte routiere que j'avais achete a Hanoi. J'ai pourtant un bon sens de l'orientation mais la, sans carte et sans soleil dans un pays inconnu je ne peux plus rien faire. Je vais donc dans un Internet cafe en essayant de chercher une carte sur Internet . Apres avoir perdu une bonne heure en recherche infructeuse, je finis par reprendre la route, perdu et depite.
C'est en penetrant dans les montagnes que tout prend forme. Les rizieres sont toujours presentes mais en terrasse, les animaux de la ferme sont tous sur le bord de la route (Du plus au moins frequent : Boeuf, Chien, Poulet, Porc, Chevre, Cheval, Dindon etc), la route et de moins en moins stable (plus de delimitation, bitume aproximatif, nids de poule).
En demandant mon chemin pour la enieme fois a des gens sur la terrasse d'une maison, ils refusent de me laisser repartir sans avoir bu le the. Il est 15h et j'ai encore de la route, mais j'ai le temps. Ne parlant pas un mot de Vietnamien, j'essais de communiquer un peu en leur demandant le nom, l'age, la profession etc. Je suis meme passe sur la balance et du haut de mes 76kg, je domine tous les freles Vietnamiens qui attaignent difficilement les 60 (bien sur, je vous parle meme pas de ma taille).
J'ai teste leur tabac au travers d'un objet etrange entre la pipe et la chicha : un tube de bambou de 60cm env. avec de l'eau au fond, un petit conduit ou l'on met le tabac, la fumee descend dans l'eau qui absorde une partie des goudrons. Le probleme est que la tige principale a un trou de 5cm de diametre. Donc a la difference de la chicha, c'est tres tres fort ! Apres avoir plane pendant quelques seconde a cause d'une surventilation, je parviens a reprendre mes esprits...
Je finis par entrer dans une de leur maison, et bientot tout le village boit le the avec moi pour me devisager. Deux frangins (Duong et Duan) de 14 et 16 ans essaient de parler quelques mots d'anglais mais la communication passe mal (a l'ecrit sur une feuille de papier, ca va mieux). finalement ils m'invitent a dormir chez eux, ce que je m'empresse d'accepter.
Le repas est succin (riz, poisson seche, legume frais et cuit) mais une bonne ambiance regne grace a l'alcool de riz local (qui ressemble a s'y meprendre au sake). Je montre ma Nintendo DS a Duong qui finira la soiree dessus pendant que je discute devant la tele avec les parents.
Le lendemain matin, mon rhume que j'ai surement du choper en Chine explose et le gout disparait de mon palais. Et pour une fois c'est temps mieux ! Car le poisson seche au reveil apres s'etre lave les dents ca doit pas etre terrible.
Apres leur avoir chaleureusement dit au revoir, ils me previennent que si je passe par ici sur le retour, que je n'hesite pas a au moins leur dire bonjour. Je reprend donc ma route, et la le plus complique commence. Les cols de montagne s'enchainent et se ressemblent mais la qualite de la route est sensiblement diffrente. En effet la meme route (RN6) passe d'une 3 voies larges et sans accroc a une route en sable poussiereuse. Je me retrouve completement seul, a faire du cross sur une crete montagneuse, a tel point que je me suis vraiment demande si c'etait bien une route principale qui relie 2 capitales de province. Vraiment c'est sportif de faire 2h presque tout le temps en danseuse, avec les camions qui t'aveuglent en soulevant toute la poussiere et qui t'obligent donc a t'arreter.
Mais apres l'effort, le reconfort. En effet, les 60 derniers kilometres avant Dien Bien Phu, sont magiques niveau paysage. Les hauts plateaux permettent a nouveau la culture du riz et les montagnes sont abruptes et faites de calcaire. Cela ressemble etrangement a la Baie d'Ha Long mais sans la mer... (Par contre n'attendez par grand chose des photos car les rendent tres mal, je sais pas pourquoi...)
Arrive a Dien Bien Phu, je pose mon sac dans un hotel et me depeche d'aller visiter la musee de la bataille, car il ferme a 16h30 (et apres il ferme pour 2 jours donc impossible pour moi d'y retourner). Et finalment je n'ai jamais pu visite ce musee car je suis tombe en panne d'essence !! GRR. Le temps de pousser jusqu'a la prochaine station, il etait trop tard...
Decu je me rabat sur un bar Bia Hoi (litteralement biere pression) avec mon bouquin, apres 3 pintes de biere pour moins de 50centimes d'euros je rentre a l'hotel. Je passe donc la fin de l'aprem a dormir, puis toute la soiree, puis toute la nuit, pour me reveiller comme une fleur a 10h du matin (15h de sommeil, oui j'etais fatigue).
Et je le suis encore maintenant donc je raconterais le retour demain.