Un Joinvillais à Kyoto

24 juin 2007

Pas grand chose

Cette semaine, pas grand chose à dire. Et apparemment ca se ressent car les visiteurs sont de moins en moins nombreux chaque jour (et on n’est pas encore en Juillet).
Tout ca pour dire que la fin de l'année approche à grand pas et que je n'ai plus que 3 semaines de cours, se terminant par des rapports à rendre et des exams pas dur mais pas rigolo non plus.
Il pleut presque tous les jours avec plus de 30°C la journée, bref un temps chaud et humide qui écrase et n'incite pas à voir de nouveaux recoins du Kansai.


Une communauté gaijin qui se referme lentement sur elle-même. Les gens ne voient plus que leurs amis très proches ou leur conjoint. Simplement car tout le monde se connait, que ca sent la fin et que personne ne veut faire l'effort d'aller vers autrui. Apparemment ca convient à tout le monde y compris moi-même. Les vacances dans tous le Japon avant de partir pour la plupart d'entre nous (Hokkaido, Tokyo, Okinawa, Hiroshima) tout le monde à des projets pour après le 23 Juillet (date de la cérémonie de fin d'année). Mais hélas, on pense inexorablement au retour, surtout que les formalités administratives lourdes ne vont pas tarder à nous tomber dessus.

Bref plus personne ne veut de ces 3 semaines qui arrivent : dur a vivre car départ proche, pluie diluvienne et température exécrable, exam et boulot en perspective, plus trop de sortie, attente des vacances etc.

En conclusion je vais mettre en veille ce blog pour au moins jusqu’au 25 Juillet. Et pour finir sur une note optimiste. A partir du 25, je recommencerais à poster frénétiquement (tous les jours ?) car un bon petit voyage croustillant est au programme : Kyoto, Hiroshima, Fukuoka et Kyushu, Okinawa, Tokyo, Paris, Lacanau (je ne pense pas raconter les deux dernières destinations mais bon).

A bientôt les gens, et n’oubliez pas : rendez-vous le 25 Juillet.

PS : Peut être un post sur un hypothétique match de foot d’ici là, mais rien est moins sûr.

14 juin 2007

Kamé amé aaaaaahhhh !!

Je vais tenter de parler de quelque chose que je connais finalement que très peu, le manga.

En Japonais, manga désigne toutes les bandes dessinées (Japon, Etats-Unis, Europe etc.), alors qu'en francais un manga est spécifiquement une bande dessinée japonaise. Ce dernier n'est pas à confondre avec l'animé qui elle représente un dessin animé, dont l'histoire est souvent la copie d'un manga, c'est pour cela que l'on tend à confondre les deux.

Alors qu'en France on perçoit une montée continue des ventes de manga depuis une dizaine d'année, jusqu'à atteindre, en 2006, 45% de part de marché de la BD, au Japon le manga est un incroyable phénomène de masse. De loin, le premier tirage de l'édition devant la presse japonaise pourtant elle-même la plus tirée au monde, le manga est partout au Japon : dans les cafés, restaurants, coiffeur, train, sento. Et ce grâce à des gros reliures hebdomadaires rassemblant plein de courts épisodes de plein de manga différents, tirés sur papier recyclé. Les gens les laissent dans le train quand ils ont finis comme ça tout le monde peut en profiter. Alors bien sur, faut pas être exigent sur le fait de vouloir le tout dernier épisode de Naruto car ça ne sera certainement pas le cas, mais c’est toujours cool d’attraper un manga gratuit dans le train et de le laisser sur le siège à la sortie.

Il existe aussi des formats conventionnels, plus petits mais plus chers (aux alentours de 3 euros, ce qui est toujours moitié moins qu’en France) sur papier blanc avec couverture en couleur, s’il vous plait !

Le manga et surtout l’anime ont fait une percée au début des années 1990 avec des séries maintenant légendaires comme Dragon Ball Z, Sailor Moon ou les Chevaliers du Zodiaque. Ces séries étaient plutôt violentes comparées aux autres dessins animés de l’époque. Le manga a beaucoup souffert de cette image en Europe pendant de longues années. Alors qu’il existe un éventail de style de manga allant de la romance (劇画 gekiga) aux contes pour enfants (子供 kodomo) en passant par les manga pour filles (女性 josei) ou les fresques historiques (時代物 jidaimono). Bien sur un certains nombres de manga sont « violents » tout comme les films d’action normaux ou « érotiques »(エッチecchi) tout comme le rayon « vidéos pour adulte » existe dans le magasin de location de DVD.

En espérant vous avoir un peu ouvert les yeux sur ce qu’est le phénomène culturel manga au Japon.

06 juin 2007

Ca sent la fin ?

Alors que la plupart de mes collègues expats’ sont déjà rentrés ou sont sur le départ pour retrouver Mère Patrie et son nouveau Président, je suis toujours dans cette magnifique ville qu’est Kyoto. Néanmoins le fait que la communauté expat’ rentre, me fait penser que je suis quand même sur la fin de mon année (je rentre début Août) et que plein de choses commencent à me turlupiner.

A commencer par les choses qui vont radicalement changer et me marquer à mon retour en France. Aujourd’hui, deux japonaises sont venues interviewer un groupe de gaijin, dont moi. La question était : quelles sont les choses, en arrivant dans cette ville, qui vous ont fait dit « Putain, ils sont fous au Japon ! » ? (enfin ce n’était pas vraiment formulé comme ça mais bon, vous comprenez l’idée). Plusieurs réponses ont été lancées :

- Les japonaises ont des jupes très courtes alors que leurs bras sont toujours couverts. Bon c’est pas non plus maillot de bain en bas et doudoune en haut mais parfois le contraste est frappant. Apparemment, les décolletés de chez nous ne sont pas très populaires ici (pour des raisons physiques...), et donc la gente féminine se rattrape sur les jambes.

- Les conbini sont une partie intégrante de la vie d’un japonais. Abréviation japonaisese de convinient store, le conbini est un magasin de quartier ou l’on peut à peu près tout faire. Ouvert 24h/24, 365 jours par an, de quoi avez-vous besoin ? Oeufs, lait, snacks, bières, peigne, dentifrice, faire une photocopie, louer un DVD, acheter un manga, retirer du liquide, recharger votre carte téléphonique, payer vos factures d’électricité ou de téléphone, réserver une place pour le prochain match Gamba Osaka/FC Tokyo. Peu importe l’heure, on peut tout y faire ou presque.

- Le fait que l’image de Kyoto à travers le monde est celle d’un protocole et que l’environnement donc devrait être important. En fait Kyoto elle-même est l’une des villes les plus laxistes du Japon à propos du traitement des déchets. Le tri atteint parfois des sommets avec plus de 44 poubelles différentes dans le Nord du Japon. Alors qu’ici on en a 3…

- Le reste des propositions j’en ai déjà parlé ici (temples, pressions sociales, insectes hors norme, base-ball, etc)

Sinon on commence à réfléchir à ce qui va changer en rentrant en France (enfin dans nos pays respectifs).

Je pense que le fait de pouvoir être compris par TOUT le monde dans notre langue maternelle, et de pouvoir introduire toutes sortes de nuances dans nos propos sera un grand changement. Car mine de rien, même si tu comprends tout et que tu réponds du tac-o-tac en anglais, tu ne seras jamais vraiment toi-même, car ta pensée ne sera jamais exprimée exactement comme tu le veux.

Truc bête, mais le fait de rouler de nouveau à droite va faire très bizarre. Alors que je viens de m’habituer, depuis quelques semaines à regarder d’abord a droite et après à gauche, je vais devoir retrouver le réflexe inverse. Le vélo ne sera plus quelque chose proche du suicide puisque les gens sont raisonnables en France sur leur bicyclette (enfin comparé à ici, hein !).

Le fait de ne plus être dévisagé dans la rue ou à Rits. Quand moi et Fred nous nous promenons tranquillement pour aller d’un cours à un autre, tout le monde nous regarde, surtout les filles en fait. Bref en France, ça sera plutôt : « Eh ! Mademoiselle, regarde-moi stp ! Ohoh je suis là ! ». Et on a beau se plaindre du fait qu’on se fait dévisager tous les jours, parfois ce n’est pas uniquement parce qu’on est grand et blanc…

Voilà, je crois avoir résumé les principaux changements et chocs culturels que l’on va subir en rentrant en France. Je posterais quelques choses là-dessus à chaud, juste après mon retour (mi-Aout) et un peu plus tard, à froid (mi-septembre) pour voir si mes intuitions ci-dessus auront été bonnes.