Alors que la plupart de mes collègues expats’ sont déjà rentrés ou sont sur le départ pour retrouver Mère Patrie et son nouveau Président, je suis toujours dans cette magnifique ville qu’est Kyoto. Néanmoins le fait que la communauté expat’ rentre, me fait penser que je suis quand même sur la fin de mon année (je rentre début Août) et que plein de choses commencent à me turlupiner.
A commencer par les choses qui vont radicalement changer et me marquer à mon retour en France. Aujourd’hui, deux japonaises sont venues interviewer un groupe de gaijin, dont moi. La question était : quelles sont les choses, en arrivant dans cette ville, qui vous ont fait dit « Putain, ils sont fous au Japon ! » ? (enfin ce n’était pas vraiment formulé comme ça mais bon, vous comprenez l’idée). Plusieurs réponses ont été lancées :
- Les japonaises ont des jupes très courtes alors que leurs bras sont toujours couverts. Bon c’est pas non plus maillot de bain en bas et doudoune en haut mais parfois le contraste est frappant. Apparemment, les décolletés de chez nous ne sont pas très populaires ici (pour des raisons physiques...), et donc la gente féminine se rattrape sur les jambes.
- Les conbini sont une partie intégrante de la vie d’un japonais. Abréviation japonaisese de convinient store, le conbini est un magasin de quartier ou l’on peut à peu près tout faire. Ouvert 24h/24, 365 jours par an, de quoi avez-vous besoin ? Oeufs, lait, snacks, bières, peigne, dentifrice, faire une photocopie, louer un DVD, acheter un manga, retirer du liquide, recharger votre carte téléphonique, payer vos factures d’électricité ou de téléphone, réserver une place pour le prochain match Gamba Osaka/FC Tokyo. Peu importe l’heure, on peut tout y faire ou presque.
- Le fait que l’image de Kyoto à travers le monde est celle d’un protocole et que l’environnement donc devrait être important. En fait Kyoto elle-même est l’une des villes les plus laxistes du Japon à propos du traitement des déchets. Le tri atteint parfois des sommets avec plus de 44 poubelles différentes dans le Nord du Japon. Alors qu’ici on en a 3…
- Le reste des propositions j’en ai déjà parlé ici (temples, pressions sociales, insectes hors norme, base-ball, etc)
Sinon on commence à réfléchir à ce qui va changer en rentrant en France (enfin dans nos pays respectifs).
Je pense que le fait de pouvoir être compris par TOUT le monde dans notre langue maternelle, et de pouvoir introduire toutes sortes de nuances dans nos propos sera un grand changement. Car mine de rien, même si tu comprends tout et que tu réponds du tac-o-tac en anglais, tu ne seras jamais vraiment toi-même, car ta pensée ne sera jamais exprimée exactement comme tu le veux.
Truc bête, mais le fait de rouler de nouveau à droite va faire très bizarre. Alors que je viens de m’habituer, depuis quelques semaines à regarder d’abord a droite et après à gauche, je vais devoir retrouver le réflexe inverse. Le vélo ne sera plus quelque chose proche du suicide puisque les gens sont raisonnables en France sur leur bicyclette (enfin comparé à ici, hein !).
Le fait de ne plus être dévisagé dans la rue ou à Rits. Quand moi et Fred nous nous promenons tranquillement pour aller d’un cours à un autre, tout le monde nous regarde, surtout les filles en fait. Bref en France, ça sera plutôt : « Eh ! Mademoiselle, regarde-moi stp ! Ohoh je suis là ! ». Et on a beau se plaindre du fait qu’on se fait dévisager tous les jours, parfois ce n’est pas uniquement parce qu’on est grand et blanc…
Voilà, je crois avoir résumé les principaux changements et chocs culturels que l’on va subir en rentrant en France. Je posterais quelques choses là-dessus à chaud, juste après mon retour (mi-Aout) et un peu plus tard, à froid (mi-septembre) pour voir si mes intuitions ci-dessus auront été bonnes.