Un Joinvillais à Kyoto

20 novembre 2006

Et hop, le lapin sort du chapeau !

Ce week-end a eu lieu le Rits Festival : le plus grand festival universitaire du Kansai (la moitié Sud du Japon) et le 3e du pays derrière Tokyo. A vue de nez, sur deux jours, comme ça, je dirais 20 000 à 25 000 personnes, mais c’est quand même dur d’avancer un chiffre au hasard. Bref y’a beaucoup de monde quoi.

Pour l’ambiance générale, ça ressemble un peu à la Fête de l’Huma (avec la politique et la bonne musique en moins) dans l’université même. Sinon il y a des stands de bouffe PARTOUT pour 100 yen (60cents) qui sont monté par les clubs de sport généralement pour financer leur année. Donc généralement on se blinde le ventre avant d’aller voir des concerts de J-pop (Japanese pop), ou le show des pom-pom girls de l’université. Ensuite à l’intérieur dans les salles de classes il y a toute sorte de choses (du massage zen à expo d’arts plastiques).

Ce festival correspond un peu à la kermesse de fin d’année pour notre maternelle, mais à l’université quoi. Car ici la fin d’année c’est dans quelque mois (fin janvier) et les parents sont invités à voir les travaux de leur enfant, après une réunion de parents d’élève importante.

Et moi alors qu’est-ce que j’ai fait ? Et bien de la magie (d’où le titre). Si si, je fais partie du club de magie depuis le début de l’année, et c’était l’occasion de montrer tout mes talents appris pendant 2 mois… Donc ça se présentait comme un café, où pour 100 yen, les gens prennent une boisson et un magicien vient le montrer en close up (de près) un show de magie d’une dizaine de minute.

Je suis le seul gaijin (étranger) du club sur une dizaine, donc outre le fait que le club parle entièrement japonais et que je comprends strictement rien, j’ai eu beaucoup de succès auprès du public. Surtout les filles : « Eh ! Y’a un gaijin, on lui demande de venir, il a l’air cool » (parce qu’apparemment j’étais cool… bon). Donc j’ai fait de la magie pendant toute la journée (avec 2h de break) sur deux jours. Et bah je vous le donne en mille : c’est EPUISANT. Mais c’est quand même super de voir les gens s’extasier « WOOW sugoi » (trop bien) et t’applaudir à la fin. Mais bon je suis le petit nouveau du club, et les tours des autres membres sont beaucoup plus impressionnants.

Voila, un petit week-end bien rempli et épuisant mais sympa et la tête remplie de souvenir. Même si la pluie est venue gâcher le spectacle dimanche (surtout pour ceux qui étaient dehors, eh eh !)

14 novembre 2006

Oups

Pour rectifier une petite erreur de ma part. En fait j'étais très décu de ne recevoir aucun commentaire, mais c'est juste que je dois les modérer si je veux avant de les publier. Donc y'en avait plein en attente.
Gomen ne ! (désolé)

Donc voilà merci à ceux qui m'ont laché ces coms.

Le coté obsur...

Bonjour à tous, aujourd'hui je voudrais aborder un sujet sensible, la mauvaise partie du Japon. Alors je sais çà va paraître choquant et déplacé de gueuler contre un pays qui m'accueille pendant un an, mais je pense qu'il ne faut pas se voiler la face même si on adore un pays. Car j'adore ce pays littéralement mais j'avoue que je n'y passerais pas ma vie. Un an me suffira je pense, et tous mes amis sont d'accord avec moi sur ce sujet.

Alors quelques points négatifs d'abord sur la vie en communauté. Comme je l'ai déjà écrit, les japonais sont très timides et renfermés surtout envers les étrangers. On pourrait séparer les étudiants de Ritsumeikan en deux parties. Les premiers sont coucounés depuis qu'ils sont petits par une mère ultraprotectrice, ce qui les renferment sur eux-mêmes (de là apparaissent les phénomènes d'otaku, allez sur Wikipédia il y aura une meilleure définition que la mienne !). Les seconds explosent quand ils arrivent à la fac, se rebellent complètement, surtout dans le vestimentaire (car l'uniforme est obligatoire jusqu'à la fin du lycée), sortent, boivent, fument etc. et ce sont surtout les étudiants qui ne viennent pas de Kyoto (qui ne vivent plus chez leurs parents).
Après, la hiérarchie a une valeur sacrée ici, qui est tirée du confucianisme chinois. La hiérarchie est partout même entre étudiants. En effet les plus jeunes doivent employer l'équivalent du vouvoiment pour parler des plus vieux. Le chef d'un club peut tutoyer les membres de ce club, mais pas l'inverse.

Mais cela s'étend à la société dans son ensemble où la hierarchisation est partout. Le paroxysme étant dans l'administration. Exemple révélateur : si un employé doit demander une info à une personne d'un autre service, il ne doit pas s'adresser directement à l'intéressé. Non non non !!! Il doit en référer à son chef qui en parle au chef de tous les services, qui redescend vers le chef de l'intéressé, et même chose pour que la réponse arrive enfin à l'employé du début. Outre la perte de productivité impressionnante, cela en dit long sur la hiérarchie nippone.
Mais le pire ce sont les conditions du salaryman, car si il a l'emploi à vie garantie, il doit donner sa vie à l'entreprise ne pas compter ses heures sup', faire une croix sur ses vacances de temps en temps et le tout sans avoir de pensée individuelle. En effet, on ne lui demande jamais de prendre des initiatives, tout vient d'en haut. Si le supérieur hiérarchique demande de faire quelque chose le salarié doit lui obéir et surtout sans poser de question. Dès qu'il reçoit un travail, il se doit d'en parler avec ses collègues pour qu'ils examinent ensemble ce qu'il doit faire. Tout est fait pour un autocontrôle mutuel des salariés, aucun libre-arbitre, pas d'individualisme.

Côté vie privée, le féminisme a encore du chemin à faire ici. La femme ici DOIT être mariée avant 25 ans. Une expression cruelle illustre cette "tradition" : le "chrismas cake" (gâteau de noël) car après le 25ème anniversaire, plus personne n'en veut... On les traite alors de vieilles filles qui ont raté leurs vies. La pression (des collègues, mais aussi des amis et surtout de la famille) obligent alors les filles à se marier avec des hommes qu'elle n'aiment pas forcément mais car le temps presse !
La vie d'un japonais est, pour l'extrême grande majorité, toute tracée : consommer, se marier, faire des enfants, en restant dans le moule comme un citoyen modèle, ne pas faire de vague, rester tranquille.

Voilà le portrait du Japon avant la crise des années 90'. En effet même si cette description reste vraie, cela a tendance à s'atténuer du fait de 2 choses. D'abord la mondialisation tend à ouvrir de plus en plus le Japon aux autres styles de vie, d'autres courants de pensée et se dire que "bah, c'est pas mal ailleurs aussi". Mais surtout, la mentalité japonaise commence à changer, car ils se sont rendus compte que leur modèle de développement n'est pas parfait, la crise économique et financière a profondément affecté les mentalités et beaucoup se demandent si ça vaut le coup de sacrifier sa vie pour une entreprise ou pour le pays.

07 novembre 2006

Photos en vrac

Comme son nom l'indique voila quelques photos :

La soirée déguisée donc



Fred en bière man



Quelques autres photos :

Des canadiens à coté de moi !!!



Le loft le plus gros centre commercial de Kyoto



Le francais c'est la classe pour écrire le nom du magasin, mais la grammaire c'est pas encore ca...Remarquez y'a la cédille et ca c'est déjà énorme



Et pour se culturer un peu :

Le Daikaku ji l'un des nombreux temples autour de Kyoto. Celui la est joli quand même :













Vala c'est tout pour aujourd'hui !

02 novembre 2006

Pas de nouvelles, bonne nouvelle

おはよう ou plutôt ohayo ou plutôt bonjour !

Tout d’abord, je suis désolé de ne pas écrire plus souvent des nouvelles mais j’ai deux excuses : premièrement j’avais prévenu (si si relisez le premier post) deuxièmement c’est simplement car j’ai rien a raconter !

En effet c’est la routine, le train train, le quotidien. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. J’ai que 10,5h de cours par semaine et aujourd’hui on est mercredi soir et je suis en Week-end. Bref la vie cool quoi !

Une anecdote marrante quand même. D’abord il faut savoir qu’au début, les gens qui s’occupent de Rits (umeikan) (oui pour être fashion on dit que le début…), nous avaient prévenu que des japonais viendraient nous voir pour leur traduire des trucs, il fallait l’accepter comme une dette pour être dans leur pays ! Bref un après midi, dans la rue en rentrant chez moi un japonais d’une soixantaine d’année m’interpelle. Il commence a me demander si je suis américain (car pour les jap, tous les blancs au Japon sont ricains) et je lui répond en japonais que je suis français, que je parle anglais et un peu japonais. Il sort alors une petite fiche verte avec des phrases en français et me demande de corriger sa prononciation ! Il récite des phrases du genre « j’ai trois frères et deux sœurs », « je suis japonais » etc. On discute 2 min (faut bien que j’exerce mon japonais moi aussi !) et puis voila, il continu sa route et moi la mienne… fin

Je trouve ça… différent. De toute façon ce pays est différent, mais vu de France on ne se rend pas compte à quel point. Autant niveau économique, social, politique ou même technologie, loisirs, modes ils se sont occidentalisés.

Autant les mentalités restent, elles, bien asiatiques.

Je m’explique, par exemple, un japonais ne dira jamais ce qu’il pense, il aura toujours une façade - beaucoup plus qu’en Europe. Il appellent cela une protection (a firewall), moi de l’hypocrisie (chacun voit midi à sa porte). En général, ils sont vraiment timides (surtout les filles) et n’osent pas aller de l’avant ne serait-ce que pour demander l’heure. C’est vraiment la pire partie du Japon, moi ça m’exaspère mais je m’y fais tant bien que mal.

Bon pour ne pas finir par une note pessimiste, Samedi dernier avait lieu la soirée halloween ou l’on devait se déguiser. Et devinez en quoi j’étais ? En Jésus ! (no comment) Et devinez quoi ? J’ai gagné le troisième prix sur une soixantaine de personne !

Photos bientot