Parce qu'il n'y a que ça de vrai
Une bonne raison à cela : ma première participation a un match de base-ball. La partie opposait deux grandes universités privées du Kansai (Ouest du Japon) : Ritsumeikan (立命館 : c’est nous) vs. Doshisha (同志社 : c’est les méchants).
Première petite précision idiomatique, pour écrire le nom du match, les japonais utilisent ce qu’ils font souvent, une compression des deux mots en prenant les premières syllabes de chaque université et rajoute le kanji de combat à la fin ce qui donne 立同戦 (Ritsudosen) car le match était à domicile pour nous (dans le cas contraire on aurait bien sur eut 同立戦 (Doritsusen)).
Nous voila donc partis avec près de 40 gaijins sillonnant les rues de Kyoto devant des passants médusés de voir autant de blancs sur des vélos. On arrive en plein centre ville sur un grand stade de base-ball entouré par la nature avec vu sur les montagnes, bref un joli petit cadre. Ayant une majorité de Nord-américains avec nous, il nous indique ce qu’il faut faire, c’est-à-dire… acheter des bières ! Donc on dévalise le conbini d’à coté, et voulant être complètement américains sur le coup, nous faisons en plus un arrêt au KFC avec Fred. On finit par pénétrer dans l’antre paré à toutes éventualités, grâce à nos 3 bières et nos 5 pièces de poulet chacun…
Mais en fait heureusement qu’on avait nos provisions, car ce qui est du match 1. c’est long 2. c’est chiant 3. on a perdu. Donc on agite nos frites estampées Rits, on chante des chants du style « Allez Ritsumei », on mate les pom-poms au couleur de l’université, bref rien de bien passionnant : pas de drapeau, pas d’alcool, pas de chants agressifs, pas d’insulte (en tout cas en japonais, car en français on s’est lâché), pas de fumigènes. Bref très loin d’un Crit bien de chez nous (pour les non IEPiens, le Crit est une rencontre sportive annuelle de tous les IEP de France, un moment mémorable tant au niveau sportif que festif). A noter, les élèves du club des supporters en costard-cravate qui criaient des chants pour notre équipe…
Bref quelques petites choses sont venus déranger le public bien éduqué, rien qu’en lançant un chant sans parole mais juste un air à répéter, la plupart du public nous regardait avec un air médusé style « mais c’est pas ce qu’on nous demande de chanter ! ». A noter aussi la petite excursion dans la tribune adverse : même pas secoué, même pas charrié, pas un mot plus haut que l’autre, juste en criant chacun le nom de notre université respective.
Bon c’est quand même une bonne expérience et puis on s’est bien marré mais comme d’hab’ : sans les japonais. Par contre, nos joueurs se sont pris 3-9…
Bon la deuxième partie de mon post élargis le sujet sur le sport en général au Japon. Ce pays est un très grand consommateur de sport. Tout d’abord car c’est un créateur, avec des arts martiaux mondialement reconnus comme le Judo ou le Karaté.
Mais ce pays a quand même la particularité de littéralement absorber la culture d’autres sports et ce depuis l’ouverture sur l’Occident. Le base-ball puisque c’est de lui qu’on parle, est entré au Japon bien avant
Le Japon est aussi la première nation golfique du monde. En effet, le golf n’est même plus considéré comme un sport ici tellement c’est populaire. Plus de 10% des japonais pratiquent régulièrement leur swing. Bizarre pour un pays manquant d’espace, mais rassurez-vous 99% du jeu se fait sur des terrains practices.
Nouveau phénomène impressionnant : l’arrivé massive du foot depuis la fin des années 1990.
Le sport est donc quelque chose de très répandu tant au niveau de la pratique que de l’audience mais le hooliganisme est un concept inconnue ici…
Quelques photos :
Avec les montagnes en arrière-plan
L'équipement du parfait supporter
La pom-pom qui essayait tant bien que mal de nous faire répeter ses chants pourris
On représente en terre ennemie
Home-run ?
Au plus près de l'équipe
Et enfin la tritesse de la défaite...