Un Joinvillais à Kyoto

28 mars 2007

Japon : approche environnementale

Aujourd’hui un petit billet sur l’approche de l’environnement vu par les japonais. Tout le monde connaît Kyoto presque uniquement de part le protocole du même nom (d’ailleurs si vous tapez sur Google « Kyoto », la plupart des premiers titres seront sur cette réduction des émissions de CO²). Bref, la ville essaie de préserver son patrimoine historique aussi.

Bon je vais suivre mon plan en deux parties comme d’habitude (qui a dit que Science Po formate ?)

D’abord les points positifs, la conscience écologique et très forte dans les mentalités en tout cas. Par exemple pour ramasser autres choses que les ordures normales, à savoir tri sélectif de bouteilles, plastique et ordure normale, un petit camion musical (très musical) passe toute les semaines pour ramasser bouteille de spray, futon, électronique électroménager etc. Mais en fait c'est horrible : car la musique est stridente/agaçante et il passe 1 fois par jour à 8h et 9h du mat' ARGH ! Même le dimanche reARGH !

Chose différente de chez nous, car ici même les poubelles publiques appliquent toujours le tri sélectif de 3 sortes différentes (plastique, cannette/bouteille et déchet conbustible).
Un peu comme en Allemagne ou dans les pays scandinaves, si on a la malchance de jeter un papier dans par terre, les gens vous lancent des regards accusateurs, mais pas d’amendes ni matraque quand même. En tout cas ça donne une ville propre, très propre par rapport à Paris où votre pied droit en évitant le papier gras marche sur un chewing-gum, alors que le gauche s’écrase directement sur une merde chien.

Bon maintenant le négatif :

MAIS (car ils y a un immense mais), le gros défaut c'est l'isolation. C'est con, mais ca devient choquant. Le gaspillage d'énergie est immense car aucune (ou presque) maison n'est isolée. Quand l'hiver, il fait 20°C dans le salon par le chauffage électrique en continu, il fait 6°C dans le couloir (c'est pas des conneries j'ai vérifié).
Autre chose aussi : les sacs plastiques, ils utilisent le plastique partout, pour les courses bien sur ou tu finis par jeter le tiers des sacs que l'on te donne. Mais plus généralement, la baguette de pain hop dans le plastique, les fast food japs hop dans le plastique, les fruits et légumes hop plastifiés individuellement, chaque paquet de gâteaux ont des sachets individuels en plastique (genre un cookie = un sachet). Résultat t'as autant de déchets plastique que d’autres déchets... On se moque des Asiatiques du 13ème avec leur plastique partout, mais en fait c’est pareil chez eux !!

Voila, billet un peu court, certes, mais j’ai un test de japonais dans moins d’une semaine et il faut que je bosse.A bientôt !

19 mars 2007

Entre paradis et aventure

Devant l'impatience generale, une nouvelle histoire de pere Castor.

Un soir juste avant le week-end, quand on se réveille vers 17h comme des larves, Guillaume et moi lancons l'idée de bouger sur une ile sauvage et sympa avec source d'eau chaude salée naturelle. Résultat on pars le soir meme, a 4 dans un bus pour rejoindre la cote Est. C'est la premiere fois que je sors de Kaohsiung et ca va faire du bien. Après le départ a 1h30 nous essayons de dormir, car meme si le bus était confortable la route ne l'était pas, notamment lorsque l'on fait un saut de 20cm alors que tout le monde était sensé dormir. Bref nous arrivons sur le port a 4h30 et les flics nous accueillent dans leur batiment pour attendre le seul bateau de la journée qui va sur l'ile. Après un tarot, une belote, un barbu et une dame de pique nous finissons par avoir notre bateau à 8h. La mer etait assez agitee mais nous n'avons meme pas eu le plaisir de voir des Taiwanais vomir car 2min apres le depart nous dormons tous profondement...

Une heure plus tard sur le port, nous retrouvons une amie qui ne nous lacheras plus de la journee : la pluie. En effet le mauvais temps est au rendez-vous, encore qu'il ne pleut pas a grosse goutte, bref cette pluie faible mais juste assez presente pour pourrir un week-end...
Pour la description de l'ils, vous avez vu King-Kong le film sorti l'annee derniere ? Moi non plus, mais il parait que ca y ressemble drolement. C'est en fait une ile volcanique que une seule route de 16km longe sur les plages, d'imposantes falaises gorgees de foret tropicales empechent systematiquement de voir l'interieur de l'ile. Un T-rex ou un singe geant de 20m de haut pourrait surgir a tout moment de derriere les fagots...
Bref apres la location de scooters, nous allons directement vers l'attraction majeure de l'ile : une source d'eau chaude naturelle sallee, chose qui n'existe qu'en Italie, ici et au Japon. Creve par une nuit blanche inconfortable, nous plongeons tranquilement dans le spa amenage avec une eau de mer a 42C. L'eau est trop chaude pour dormir (enfin pas pour Guillaume qui dormira facilement 4h) en fait elle est surtout trop salee. Je m'explique, en m'endormant je finis par pencher la tete jusqu'a ce que mon nez touche la surface et que j'inspire profondement une grande bouffee d'eau de mer, qui me detruit parois nasales. Apres trois inspirations salees, je finis par faire un tour dans les sources sur la plage delicatement amenage a grands coups de metres cubes de beton mais qui sont helas un peu trop froide. Apres quelques heures de papotages tranquilles dans les bains chauds, nous decouvrons qu'il est dangereux pour la peau de rester plus de 60min dans l'eau. Quand Guillaume se reveille, nous decidons de remedier au probleme en se rebaignant dans un endroit fantastique, introuvable sans l'aide de mon collegue de promo qui est deja venu 2 fois ici. Cette fois la source jaillie directement sur les rochers naturels de la plage. Il suffit de trouver le bassin de roche volcanique a la temperature ideale entre la source pure (a 90C) et la mer (a 10C). Et la on s'assoit dans une eau parfaite et on comtemple des vagues magnifiques d'un bleu pur (et oui y'a pas que des desavantages au mauvais temps). Helas 2h plus tard ce sont ces meme vagues qui vont nous deloger a cause d'une maree montante trop rapide.
Sans plus attendre quelques photos avant la suite du recit :
En fond, le seul village de l'ile (qui s'etend sur la route sur presque un tiers de l'ile quand meme)

Il est vrai que le soleil fait cruellement defaut

Nous dans un bassin couvert, lieu privilegie de la sieste de Guillaume

Le bassin naturel qui blanchit la roche volcanique
Je vous avez dit qu'elles etaient belles

Bref apres le reconfort, l'effort. Ayant un budget serre nous avions decide auparavant de dormir sur la plage, ce qu'un de nos compagnons a appris a ses depends quand il envisageait de chercher un hotel... L'arret provisoire de la pluie nous conforte dans l'idee de la nuit a la belle etoile et nous entreprenons la recherche d'un endroit tranquille a l'abris du vent et de la pluie. La partie Est de l'ile contient d'enormes grottes, mais sont remplies de crottes de chevre et les plages sont tres venteuses. Nous decidons donc de repartir sur les plages de l'Ouest pratiquement sans vent et nous parions egalement sur une treve de la pluie pendant la nuit. Nous perdons notre pari avant meme d'arriver, et de grosses gouttes nous gifflent la figure quand on se refugie sous un parking-abris.
Cet edifice centenaire est compose de magnifiques poutrelles en bois massif supportant un toit de tuiles decorees, l'absence de mur permet un libre passage d'un air marin frais en continu et le sol en brique rouge permet de ne pas se casser le dos, comme ces matelas trop mous auxquels nous sommes habitues, bref un petit hotel charmant comme on les aime, ou l'on peut passer une nuit agreable pour la modique somme de 0 euro. On se fait une meilleure idee de l'endroit en lisant que ce qui est en gras... Bon je vous dit pas la nuit de merde qu'on a passee, surtout a 3h quand on se leve pour eviter la pluie qui ruisselle entre nos serviettes servant pour l'occasion de matelas. Au petit matin nous migrons moi et Guillaume sur la plage et finissons notre nuit comme on peut, jusqu'a ce que le club de plongee viennent discuter bruyamment a 2m de nous.

Mais sans plus attendre quelques photos :

De belles tetes de vainqueurs.


Photo sans grand interet, mais on se servait du flash pour voir l'avancee de l'eau...


Qui a dit clochard ?

Cette photo resume tres bien la situation
Lendemain non pluvieux (Wouhou) mais sans soleil (Ohhh). On refait un tour de l'ile en retournant sur la cote Ouest pour voir de jour les grottes et les plages visitees la veille. Puis on finit la visite par de magnifiques paysages avant de reprendre le bateau a 14h puis de rentrer sur Kaohsiung (Kao pour les intimes).

Le sejour a Taiwan se termine tranquillement, et le dernier soir nous decidons, pour la premiere fois que je suis ici, de faire la cuisine (sinon on mange tout le temps a l'exterieur). Au menu : poulet a l'ananas, spaghettis aux boulettes de viandes hachees grillees et bananes chocolat soupoudrees de fraises fraiches.
Quelques generalitees de Kao en photo :
De magnifiques tankers qui rappellent que Kao est le 6eme port au monde en terme de nombre de conteneurs, le tout avec une absence totale de coucher de soleil qui disparait chaque soir en plein ciel sous la chappe de pollution.
Un jour je me reveille et je vois une main pose sur la fenetre, en fait ici les singes sont partout et rentre allegrement dans les dorms pour tout sacager...
Autant a Kyoto le velo predomine pour les etudiants, autant ici c'est les scoot, bande de pollueurs !
Je finis par reprendre un avion pour Tokyo. Maintenant je vais visiter Kyoto grace a ma Moman qui vient dans ma ville pour une dizaine de jours avec ma Grand-Moman aussi.
Et voila c'est la fin du voyage. Je retrouve mon pays d'expat', avec un language que je comprends et que je parle de mieux en mieux, avec sa nourriture que je prefere a la vietnamienne (mais pas a la chinoise), et avec tous les trucs stricts au Japon dont tout le monde se fout dans les pays pauvres (les feux rouges par exemple (pour vehicules mais aussi pour pieton...grr)), et bien sur je retrouve les prix qui m'etranglent apres avoir passe pres de 2 mois a l'exterieur.
Qui dit fin du voyage, dit fin de la mise a jour du blog tous les 3-4 jours et je vais retourner a mon billet hebdomadaire. Mais j'ai encore plein de choses a raconter sur ce pays et cette ville a laquelle je commence vraiment a m'attacher.

15 mars 2007

La frontiere culturelle

Bon comme je fais pas grand chose de très intéressant (enfin pour vous, chers lecteurs, car moi je m'éclate), je vais parler de mon impression générale de Taïwan.

Taïwan est la frontière culturelle de la Chine et du Japon, on me l'avait dit, et bah c'est vrai ! Cote chinois on retrouve la langue même si l'écriture évolue différemment de celle du continent. On retrouve aussi une rigueur policière stricte pour les Taiwanais et complètement laxiste pour les étrangers*. Et plus généralement on retrouve le bordel chinois dans tout les sens du terme notamment dans une circulation complètement anarchique. Vous me direz, quoi de plus normal qu'une ile anciennement chinoise et toujours chinoise pour 1,5 milliard d'habitants ressemble a la Chine.
Mais la ou ca se corse, c'est que ca ressemble aussi beaucoup au Japon. Déjà on retrouve pas mal de marque japonais dont le plus flagrant est le conbini japonais "7 Eleven" (un convinient store ultra connu au Japon, mais je ferais un post sur les conbini une fois de retour au pays du Soleil Levant). La propreté de la ville est aussi une grosse différence avec la saleté systématique d'une ville chinoise. On retrouve ensuite une grosse influence japonaise dans la manière de gérer une entreprise (flux tendu et stock nul) ou une Université, ainsi que quelques points culturels comme les sources d'eau chaude popularisée par l'arrivée japonaise.

La vision du Japon, d'un point de vue Taiwanais, diffère sensiblement de l'opinion du reste de l'Asie. Le discours serait plus : "l'Histoire c'est du passé, maintenant tournons nous ensemble vers l'avenir". Alors que le gouvernement Chinois organise une émeute contrôlée contre l'ambassade Japonaise a Pékin lors de la visite du temple Yasukuni par Koizumi, Taiwan choisit l'apaisement. Bien sur, a ses débuts, Taïwan avait tout intérêt a bien s'entendre avec la seule grande puissance capitaliste d'Asie face a sa grand soeur nouvellement communiste, mais pas seulement. Cela vient majoritairement du fait que Taiwan a surtout été vu par les japonais comme une prolongation de leur pays. Mais Monsieur Wikipedia le dit mieux que moi : "En 1895, les Japonais reprennent l'île, la considérant comme la continuité de leur archipel. Cette colonisation s'accompagne d'une certaine ségrégation mais également d'une japonisation-assimilation de la population, et d'une industrialisation de l'île." Assimilation est un mot très peu appliqué même maintenant avec, par exemple, les Coréens de l'archipel (ce sujet fera aussi l'occasion d'un post dans le futur), ce qui veut dire que Taiwan est vraiment considéré comme une ile japonaise. De ce fait, les habitants vivent la guerre presque comme des Japonais, même si Formose sert principalement de grenier de l'Empire.

Moralité : le Japon jouit ici d'une image de perfection au niveau de la production importée, une bonne voiture est un voiture japonaise, un bon téléphone portable est un portable japonais etc. qui contraste énormément avec la vision d'un Japon faible car chien des Etats-Unis coté chinois.

* Anecdote : Première fois que je monte sur le scout de Guillaume (sans casque), les flics nous arrêtent car on a grille un feu (pas orange, mais rouge depuis bien 15 sec). Les flics commencent a gueuler en chinois, coupent le contact de l'engin. Mais comme c'est dommage, aucun de nous ne parle ni chinois ni anglais... Après 5 min d'incompréhension totale (enfin coté flic, car Guillaume comprenaient tout), ils finissent par nous laisser partir, tranquillement sans rien dire.

12 mars 2007

Photos !!!!

L'avantage, c'est que je suis sur l'ordi de Guillaume et que j'ai le temps, donc je vais donc pouvoir publier toutes les photos que je veux.

Bien sur par ordre chronologique :


Shanghai en ville industrielle...


...et en ville lumière


Des huitres au barbecue, désolé Piwai je ne crois pas qu'elles soient d'Arcachon


A savoir que Pepsi a remporté le contrat du siècle, en plaçant sur chaque lampadaire de l'équivalent des Champs-Elysees de Shanghai des logos immenses.


34h de train jusqu'à Canton, c'est long...


Un metro a la pointe de la technologie...


...mais une restriction d'Internet a la pointe de la technologie aussi...


...avec toujours une idéologie de surface d'un autre age...


...et des bidons-villes en centre-ville.


A Wuhan, rencontre de chinois sympas


Puis direction Wufeng, petit bourgade de 20 000 hab


Eh oui le Kas appartient aussi au Sud-Ouest (de la Chine)


Puis direction Hanoi, Vietnam pour une randonnée moto de 5 jours...


...jusqu'à la province de Dien Bien...


...et sa capitale Dien Bien Phu, lieu de la celebre bataille dont j'ai rate la visite des vestiges a quelques minutes pres... On peut voir les tranchées et les barbelées sur cette photo.


Un retour tantot sur du bitume parfait...


...tantot dans du sable instable...


...tantôt de la boue casse-gueule...


...Ou de la grêle dangereuse.


Mais avec des paysages magnifiques...


...ou parfois les poteaux électriques gâchent tout


Et surtout des souvenirs mémorables.


...


Même si au retour j'ai fini par jeter les chaussettes


Finalement meme a Saigon, Bordeaux c'est la classe


Circulation tres fluide dans la capitale économique du Vietnam


Vue d'un bar a 1 euro le cocktail frais ananas-passion


Mais si on est presse, le Pepsi est verse dans un sac plastique pour 20 cents


Singapour parait bien fade a cote


Même si parfois on croise des trucs bizarres


Un beau coucher de soleil dans la descente sur Taipei


Et enfin bienvenu a Kaohsiung


Avec son festival des lanternes, typique de l'endroit romantique d'un point de vu Taiwanais

La vie d’étudiant parfaite

Me voila donc a Taiwan et plus précisément a l’Université Sun Yat Sen de Kaohsiung. Cette ville est la grande cite industrielle du sud de l’île a 4h de bus de Taipei (au nord). Cite industrielle car Taipei n’a pas de port et tout le transit d’objet made in Taiwan passe par ici qui d’après Guillaume est le 4eme port de marchandise du monde.

Bref après avoir pris mon bus jusqu'à un arrêt complètement inconnu dans Kaohsiung a 1h du mat’, je hèle un taxi qui m’emmène de l’autre cote de la colline ou se trouve l’université. Etant donne que je ne savais pas quand j’arrivai, j’avais demandé une description précise a Guillaume d'ou il habite pour directement aller frapper a sa porte. Apres m’être trompe un fois, je finis par tomber complément au hasard sur lui, au détour d’un escalier, qui avec un grand sourire me dit « - Tu vois, je suis déjà habillé pour la soirée !
- Hein ? Euh, quelle soirée ?
- Bah tous les expats’ y sont déjà, je t’attendais pour qu’on aille en boite, et je compte sur toi car Bordeaux a une réputation a tenir.
-
Bon si c’est la coutume locale…Je peux poser mon sac quand même ? »

Bref nous voila parti sur son scoot a peine 10min après mon arrivée. On rentre gratuitement dans la boite, car il connaît le patron et nous sommes partis pour déchaîner le dancefloor. Une belle entrée en matière !

Le lendemain je commence a faire la connaissance des gens ici, il y a une grosse communauté d’expats’ français ici (une bonne vingtaine), ce qui me change de Kyoto (C’est pas que je vous aime pas Fred et Agathe, mais ça donne pas trop de solution pour parler français). Donc on se déchaîne tous les jours sur les débats politiques enflammés de la Présidentielle (ou sur la religion ou sur le CPE ou sur la F1) et ça fait vraiment bizarre car il y a un moment que j’en avais pas parlé.

Je découvre aussi l’Université et j’en suis presque jaloux (PRESQUE), le cadre est magnifique : les bâtiments très espacés les uns des autres et séparés par de la verdure sont coinces en la mer et sa plage d’un cote et la montagne et sa foret de l’autre. On passe simplement de l’autre cote de la colline par un tunnel (a pied) ou en la contournant (en scoot) et on se retrouve presque en centre-ville.

Les activités de la journée et de la nuit sont a faire pâlir les plus feignants d’entre vous chers lecteurs, au programme : boire un cocktail exotique au sommet de la colline, des boites jusqu’au bout de la nuit, une pinte de bière devant un match France/Angleterre, un loup-garou excellent a 10 personnes, des restos de sushi ou de canard laqué, une séance de jeux vidéos en arcade a la japonaise, le film 300 au cinéma, du Tarot, un bar-lounge avec shisha au sommet d’un building, la bronzette sur la plage, des jeux de cartes et de rôles bien marrant. Le tout sous un soleil éclatant a 25C.

La vie est belle...

Singapour ou l'oasis de richesse dans le desert de pauvrete

Je reviens peu a peu a la vie normale, en vivant une vie de touriste basique a Saigon, en voyageant par avion, en faisant un arrêt d'une nuit a Singapour puis en me dirigeant sur Taiwan.

Alors Singapour, tout d'abord c'est cher : 10 euros un lit dans une auberge de jeunesse est le plus petit prix que j'ai jamais trouve, ce qui est 5 fois plus cher qu'au Vietnam pour une chambre double... Je suis arrive a 18h a l'auberge pour repartir le lendemain a 11h pour l'aéroport. Autant dire que c'est court, ais assez pour visite cette Cite-Etat coince entre la Malaisie et la mer (a noter que c'est, de loin, le point le plus au Sud que j'ai jamais visite (a quelques dizaines de kilomètres de l'équateur)).

Le première chose qu'on ne peut pas manquer a Singapour c'est le multiculturalisme extraordinaire. Une majorité chinoise (70% selon les statistiques, mais je dirais plus aux alentours de la moitie pour ce que j'en ai vu), beaucoup de Malaisiens, forcement, qui généralement font le sale boulot, une grosse influence indienne, les marques japonaises partout et des touristes européens qui profitent du climat et de la richesse de l'île. Par exemple mon auberge était en plein coeur de Little India qui comme son nom l'indique n'est peuple que de Brésiliens... Nan je déconne mais l'influence indienne est plutôt limitée a par le couleur de peau de ses habitants.

Sinon, autre chose marquante que j’avais déjà lu quelque part : c’est la ville la plus verte du monde. Presque 30% de la ville est un espace vert et c’est vrai que ça se remarque au bout de 10min dans la rue, il y a des arbres géants partout sur les trottoirs, les parcs son immense et font oublier les gratte-ciels. Bref ça devient agréable de se balader sur le bord de la rivière, sous les arbres, en ayant une vision générale des buildings de Singapour, le tout sur un lever de Lune dans une nuit étoilée a la parisienne (10 étoiles visible dans un ciel violet).

Bon je finis par rentrer car j’ai bien besoin de sommeil et les conso sont trop cher pour prendre un verre tout seul dans un bar. Singapour c’est bien, c’est beau, c’est riche, mais une soirée c’est parfaitement suffisant surtout quand je pense a Taiwan ou j’ai vraiment envie d’y être.

06 mars 2007

Qui a dit "vacances" ?

Saigon-Ho Chi Minh, la vie parait fade ici comparee a la Chine ou au Nord-Vietnam. C'est plus des vacances classiques, passees a dormir jusqu'a 11h, se reposer sur une terrasse d'un cafe 4 ou 5 fois dans la journee ou a ecrire son blog...
Hier, j'ai quand meme visite le Palais de l'Unification (autrefois la palace du President du Sud-Vietnam). Et on retrouve les meme images vues sur Arte, les helicopteres decollant en catastrophe du Palais, les centaines de gens devant les grilles en demandant de l'aide aux dernieres forces americaines en presence. Bref les Vietnamiens ont su tirer parti de cette Histoire en transformant le Palace en musee ou l'on decouvre que la liberation de Saigon par les martyrs Vietcong a permis a ce gouvernement fantoche de deguerpir avec l'armee d'invasion venu agresser le Vietnam. Bref c'est poignant mais pas tres impartial...
Ensuite on s'est dirige (moi et des japonais rencontres sur place) vers le musee des souvenirs de guerre, ou la c'est encore plus flagrant. On montre tout ce qu'il y a de plus horrible fait par les americains durant la guerre (et par le gouvernement en place). Il est vrai que c'est quand meme atroce (produits chimiques, agent orange, defoliant, 7 fois plus de bombes larguees au Vietnam que durant la Seconde Guerre Mondiale etc, etc). Mais ce que je retiendrais, c'est les protestations a Saigon et notamment les bouddhistes qui finissaient par s'immoler par le feu, et cette declaration tres fine de la femme du President a leur propos "Ca fait de tres bon barbecues"... Bref un musee interressant malgre une belle demonstration patriotique sur fond de "La guerre c'est nul".

A part ca, j'ai pas grand chose a dire, donc je vais donner mon impression generale du Vietnam et quelques annecdotes que j'ai notees sur mon petit calpin. Tout d'abord on sent bien contrairement a la Chine que le gouvernement ne controle pas grand chose ici. Par exemple, la circulation est un bordel monstre et les flics se sentent un peu au depourvus avec leur petite matraque a faire la circulation. Un bus de long trajet ne s'arretrera jamais completement pour charger ou decharger des passagers et il faut courrir pour monter, d'autre part, il fera monter des gens n'importe ou (des grandes gares routieres aux petits villages de campagne).
Quelques differences notables avec la Chine notamment, la queue de cheval est la seule coupe de cheveux au feminin, c'est pas obligatoire mais il n'y a que ca. Cote masculin pas de cheveux longs, jamais (consideres comme trop feminin).
Le sport le plus populaire est de loin le billard. Bizarre mais les tables de billard sont partout et specialement a la campagne ou generalement il n'y a plus que quelques boules sur un tapis datant du Moyen-Age, mais quand meme. Ensuite on trouve ce fameux sport mixe entre foot et bad (decrit plus haut), puis le football qui a definitivement envahie le monde entier (meme si les equipes nationales sont ridicules ici)
Avis beaucoup plus personnel : je comprend rien. Expliquation : le japonais et le chinois on pratiquement le meme systeme d'ideogramme (kanji en jap). Hors contrairement au japonais qui utilise plusieurs alphabets plus les kanji, les chinois n'utilisent que ces derniers. Moralite : Je pouvais comprendre pas mal de chose en Chine grace a ce systeme d'ecriture similaire (je n'avais pas le sens exact, mais au moins je savais de quoi ca parlait). Au Vietnam, c'est tres frustrant car non seulement je comprend strictement rien, mais en plus ca me parait plus familier car c'est le meme alphabet que le notre. Ce qui fait que lorsqu'on ouvre un journal, j'ai l'impression que je vais comprendre car la mise en page est exactement la meme, mais en y regardant de plus pres pas un mot de correspond...

03 mars 2007

Vie paisible d'un touriste de base...

Apres avoir presque rien visite a Hanoi a cause de ce putain de rhume qui m'a cloue au lit pendant presque 2 jours, je prends mon avion pour Ho Chi Minh Ville (HCM). Mais le probleme c'est que le reveil m'a joue un tour et s'est arrete pendant 3h. Donc je me leve en pensant qu'il est 8h alors qu'en realite il est deja 11h passe. Je me depeche donc de faire mes baggages puis ayant rate la navette gratuite pour l'airoport, je decide de prendre un moto-taxi. Probleme je n'ai plus beaucoup de monnaie vietnamienne et je lui montre tout ce que j'ai. Et, soudain, j'ai fais la plus grosse erreur de tout mon voyage, il me prend la monnaie des mains et me dit : "Ok pour l'aeroport". Cet encule (car il faut appeler les choses par leur nom) prend la direction de l'aeroport pendant 10km puis me fait le coup de la panne d'essence (mais pas la voie romantique). Il simule une panne puis me dit qu'il y a une station un peu plus loin puis courre pour y aller et a ce moment je me suis rendu compte qu'il avait coupe le contact. Donc il remet tranquillement la cle et demarre comme si de rien etait. Ca c'est passe tellement vite, pourtant je savais qu'il allait m'enfler mais je voyais pas comment.
Bref, premier petit moment de panique depuis le debut du voyage, je suis seul au bord de l'autoroute, et sans AUCUN argent pour prendre un taxi. Apres avoir reciter le dictionnaire des insultes franco-anglaises par ordre alphabetique inverse, je me demande quoi faire. Donc sans conviction j'appelle un taxi en esperant qu'il comprendra que je pourrais tirer de l'argent a l'aeroport...
Finalement le taxi ne s'arrete pas mais un 4x4 noir ouvre sa fenetre et un australien a l'arriere me dit de monter ! C'est le coup de chance le plus monstrueux de ma vie. Il me dit qu'il a deja paye le taxi donc je n'ai pas a m'en faire. Bref en 5 min je suis passe de "Putain, j'ai pas une thune, mon avion est dans 40min et je suis au bord de l'autoroute" a "Il fait bon dans ce 4x4 climatise gratuit pour l'aeroport".

Premier impression en sortant de l'avion : "IL FAIT CHAUD !", j'etais prevenu mais 29*C et 80% d'humidite, c'est violent quand meme. Dans le bus pour le centre-ville je discute avec un japonais qui arrive directement de Tokyo. Un peu perdu, il accepte sans hesiter de prendre une chambre double avec moi. Une japonaise est aussi avec nous, mais elle tient absolument a etre seule dans sa chambre (M'en fout elle paiera plus cher, c'est tout).
C'est la que je me suis vraiment rendu compte d'etre un bagpacker : contrairemet a Osuke (le japonais) qui se sentait vraiment perdu, je fais 3 hotels differents, a negocier pendant 10min le prix, pour finalement trouver la chambre parfaite a 4 dollars la nuit.
J'ai retrouve Scott et Christy que nous avions largue a Shanghai, et nous voila parti pour etre des touristes de base avec plein d'argent. Et ils l'assument : "I know that it's expensive for a Vietnamese, but, dude, we have money !" (Je sais que c'est cher pour un Vietnamien, mais j'ai l'argent). C'est la que je me dis que j'ai vraiment bien fait de pas voyager avec eux pendant un mois. Mais ca fait quand meme plaisir de les retrouver.

A noter, un resto assez cher, mais ou j'ai pu savourer pour la premiere fois depuis 6 mois de la cuisine francaise, avec un gigot d'agneau rose a point... Je sais que ca dit pas grand chose a tous ce qui sont en France en ce moment mais pour moi c'est ENORME. Plus les nems, plus les jus de fruits frais, plus les glaces le tout pour 7 euros. Merci le colonialisme pour avoir apporter des resto francais et des cafes partout, plus des baguettes de bonne qualite dans les petites echoppes de rue.

01 mars 2007

De retour a Hanoi

Je repars donc de Dien Bien Phu pour refaire le meme chemin inverse, donc on commence par le reconfort avec les paysages magnifiques decris plus haut, puis l'effort avec la route tortueuse et montagneuse.

Mais la partie facile a ete plus rude pour moi car je me suis lamentablement vautre. Explication : Par temps parfaitement sec j'attaque mon enieme virage sereinement, quand je decouvre que la route a ete mouille par quequ'un qui a du jete de l'eau usagee depuis sa maison sur la route. Moralite je n'ai rien pu faire et me voila par terre en esperant que je ne me suis rien casse car je suis vraiment loin de TOUT. Finalment tout va bien et seul mon genou a une egratignure superficielle d'environ 10 cm de diametre, la moto va bien aussi en apparence mais je m'inquiete deja sur l'eventuel cout des reparations en rentrant a Hanoi.

Bref je reprend la route en redoublant de prudence, et je vais vraiment vraiment lentement (normal). J'arrive sur la route montagneuse et bien entendu ca semblait trop facile donc il a commencer a pleuvoir. Au debut, c'etait juste assez pour mouiller la route et me ralentir encore plus. J'attaque donc la partie dure (boue et non plus sable maintenant) en etant vraiment tres prudent. En me disant que si je ne meurre pas ici, ma vie sera longue...
Je pensais avoir fait le plus dur quand, d'un coup (en 30 sec) il s'est mis a tomber de la grele grossse comme des billes. Le casque m'a ete utile sur le coup pour me proteger de cette glace tombee du ciel et je trouve, par chance, l'unique habitation a des kilometres, sur la crete de la montagne. Je couche ma moto dans une descente (meme pas le temps de mettre la bequille), et le temps de me refugie jusqu'a la maison je suis trempe jusqu'au calecon (en 3min env depuis le debut de l'averse de grele). Bientot un torrent de boue et d'eau passe exactement sous la moto et mon sac. Je crains alors le pire si la moto finissait par etre emporte de la coulee. Finalement la grele s'arrete aussi brusquement qu'elle a commence et le soleil reapparait en 5min...
Je descend relever la moto et chercher mon sac pour prendre des affaires seches. Entre temps les habitants sont sorti me donner un coup de main (nouvelle protection etanche pour mon sac, sac plastique pour mettre mes affaires mouillees, redemarrer la moto etc), les dames se rincent agreablement l'oeil quand je me change devant tout le monde. Puis l'une d'elle, tombe sur un billet de 1000 yens et me demande si elle peut le garder en souvenir, apres un moment de reflexion j'accepte et c'est seulment sur la route apres que je me suis dit que je lui est donne quand meme 7euros (c'est une semaine de nourriture pour un Vietnamien...).
Mon rhume ne s'est forcement pas arrange avec tout ca, et je m'endors encore malade a Son La a 200km de Dien Bien Phu et 300 de Hanoi.

Je reprend la route direction la maison des gens que j'ai rencontre a l'aller. Je n'ai qu'une envie c'est d'etre a Hanoi pour une douche chaude, un lit confortable et un repos bien merite. Malgre tout je profite quand meme des paysages sur la route... J'arrive donc en fin d'aprem dans ce petit village sans nom. On passe la soiree a s'amuser avec mon appareil photo a tirer le portrait de tout le village surtout des enfants. Le courant passe bien et je fais desormais officiellement parti de la famille, et pour donner un sens a cela les deux parents m'attachent un bout de ficelle noir au poignet symbolisant le lien famillial. Seul le frere de la mere est un peu chiant en m'expliquant une bonne trentaine de fois que j'ai desormais 2 freres et que mes parents sont devant moi ("OUI J'AI COMPRIS, je suis dans la famille maintenant mais si tu continus, je vais finir par commettre un meurtre"), bah il etait bourre donc faut bien lui pardonner.

Le lendemain matin en partant, le plus jeune des freres qui a passe tout son temps sur ma DS, me demande si je peux lui donner ma console a 100 euros... Et forcement il a ete tres decu de la reponse et m'a plus ou moins fait la gueule jusqu'a mon depart. Enfin il faut noter que j'etais tres content de ne plus avoir de gout car la nourriturre n'avait vraiment pas l'air ragoutante...
Je reprend donc la route et je me rend compte que je suis beaucoup plus pres d'Hanoi que je ne le pensais et j'arrive donc dans la capitale Vietnamienne en debut d'aprem. Finalement ma chute en motot m'aura coute qu'un nouveau guidon a 7 dollars...

Petit debrifing et quelques petites anecdotes : Souvenirs graves a jamais dans ma memoire, comme ces risieres a perte de vue et ces montagnes gorgees de forets tropicales luxuriantes meme en fevrier. Autre chose, il faut savoir dire "Hello" a tous les enfants vietnamiens sur le bord de la route et faire un signe amical aux plus grands. Une scene bien marrante d'un boeuf qui pete un cable a cause du coup de klaxon d'une voiture et commence a courrir a travers les rizieres. Le maitre courre derriere et tout le monde qui se marre autour, puis au bout de 20 metres, l'animal s'arrete et tourne sa tete pour regarder son maitre avec le regard le plus stupide du monde...

Autant dire que le retour a la civilisation touristique a ete dur... Me voila dans l'auberge de jeunesse de Hanoi avec QUE des bagpackers, a discuter de ce qu'ils font (cad TOUS la meme chose : Hanoi, Ho Chi Minh, Pnom Penh, Bangok ou inversement), mais en m'assurant qu'ils ne veulent pas faire les trucs touristiques. Par contre ils apprecient d'etre uniquement entre english speakers et de savourer un bon hamburger a la terrasse de l'auberge avant d'aller faire du shopping dans Hanoi en visitant le musee ethonologique du Vietnam...

Voila, je squatte donc le PC aujourd'hui, et meme apres avoir fait un dernier tour dans la ville, je ne regrette pas de la quitter demain pour Ho Chi Minh (Saigon) que tout le monde m'a assure d'etre mon touristique.

Dernier point, mon rhume est toujours present et m'empeche de gouter la cuisine vietnamienne. Maintenant c'est triste, car je sais que meme si je mange quelque chose de bon je n'aurais aucune idee du gout reel (moralite : regime de pain de d'eau jusqu'a la reapparition du gout)