Un Joinvillais à Kyoto

23 avril 2007

Je suis tombé sur ces quelques lignes en fouillant un peu sur le Net et j’ai trouvé ça vrai et marrant. C’est en anglais à la base, et traduis par moi-même pour les non-anglophones. Mais si vous pouvez, lisez-le en anglais c’est tellement plus sympa !



You've been in Japan too long when...

...you notice you've forgotten how to tie shoelaces.

...you think US$17 isn't such a bad price for a new paperback.

...you see a gaijin get on the train and think "Wow, it's a gaijin!"

...you start thinking can-coffee tastes good.

...you stop enjoying telling newcomers to Japan 'all about Japan'.

...you think 360 yen to the dollar is a reasonable exchange rate.

...you automatically remember all of your important year dates in Showa numbers.

...you think birds cry.

...you're talking to your mother on the phone, and she asks you what "genki" means.

...you think wet umbrellas need condoms.

...you don't find anything strange about a city that puts a life sized, red-and-white painted Eiffel tower imitation in its center.

...when you get on a train with a number of gaijin on it and you feel uneasy because the harmony is broken.

...you ask fellow foreigners the all-important question "How long have you been here?" in order to be able to properly categorize them.

...when looking out the window of your office, you think "Wow, so many trees!" Instead of "Wow, so much concrete!"

...you have a favorite bush to pee behind.

....you only have 73 transparent, plastic umbrellas in your entrance because you have donated 27 to the JR and various taxi companies in the past few months.
...when you absolutely do not possess the ability to mispronounce Japanese words "like a non-Japanese would."
...you return the bow from the cash machine.
...you fully understand the concept of "cute culture."
...you run for the Yamanote line pushing people left and right, jump on the train holding the doors open to let your bag follow you on. Because you know there will not be another one for at least a minute.
...when you accompany your "no" by the famous waving hand-in-front-of-nose.
...when you write or phone home and say things like "In Japan we..."
...you buy an individually wrapped potato in the supermarket.
...you are speaking in English but all references to money are in Japanese.
...back home, you are disappointed when Dominoes doesn't have corn pizza, and the driver is disappointed when you forget the tip.
...you believe that Japanese atrocities in WWII are approximately equivalent to American atrocities in Vietnam.
...you are disgusted by the thought of someone eating miso soup with a spoon.
...you find a telephone booth that is not plastered with stickers of sexy young ladies and find something is missing.
...if you absolutely do not posess the ability to refer to the Nation of George Washington by any other name than "the States."
...if you have adjusted to Japanese automatic doors, which are oh-so-subtly different from the ones back home.
...when riding a woman's shopping bike has no effect on your male ego.
...at a Japanese restaurant in the States you call out to the waitress "Summasen!"
...when you pronounce words like "mix" as having three syllibles.
...when, on a cloudy day you open up your umbrella because everyone else has, even though you have not felt a drop of rain.
...you start to believe that "foreigner" is an adequate physical description, nationality or ethnotype.
... You instinctively know to take out enough cash on a Friday to last the
weekend, because of those tricky weekend ATM opening hours.
... You carry more cash in your wallet than you could write a cheque (or
check) for back home.
... When you're in a taxi and tell the driver where you wanna go and he doesn't repeat it back to you, you get annoyed and ask him if he heard you with anger in your voice.
...you claim a seat at a Wendy's by putting your bag on it, fully expecting it to still be there when you return with your burger.
...it does not annoy you when a map is oriented in a direction other than north.
...when you try to get a girl to "teach" you her phone number.
...when you begin all sentences with: "ano-ne"
...you have learned the art of riding a bicycle while holding an umbrella over your head.
...you are turned away from a club because you are not Japanese, and you are not offended.




Voila la version française


Tu sais que tu es resté trop longtemps au Japon quand…

…tu as oublié comment on lasse des chaussures.

…tu trouves qu'une baguette de pain pour 2 euros, ce n’est pas si cher que ca.

…tu vois un gaijin en montant dans le train et que tu penses “Wow, c’est un gaijin !”.

…tu commences à penser que les cafés en canette ne sont pas si mauvais finalement.

…tu arrêtes de penser que c'est cool de décrire le Japon à tes amis.

…tu trouves que 300 yens pour 1 euro serait un taux de conversion raisonnable.[1]

…tu te rappelles automatiquement de ton année de naissance en années Showa.[2]

…tu penses que les oiseaux pleurent.

…tu parles à ta maman au téléphone et qu’elle te demande ce que « genki » veut dire[3].

…tu penses que les parapluies ont besoin de capotes.

…tu ne trouves rien d’anormal à une ville qui a construit, en plein dans son centre-ville, une imitation de la Tour Eiffel taille réelle peinte en rouge et blanc.

…tu montes dans un train avec beaucoup de gaijin dedans, puis tu te sens mal a l’aise car l’équilibre est brisé.

…tu demandes à des étrangers depuis combien de temps ils sont ici, pour être capable de bien les catégoriser.

…tu regardes par la fenêtre de l’Université et tu penses « Wow, y’a tellement d’arbres » au lieu de « Wow, y’a tellement de béton ».

…tu as un buisson préféré pour pisser dessus.[4]

…tu n’as que 73 parapluies en plastique transparent chez toi car tu as déjà fait don de 27 d’entre eux aux bus et aux taxis de la ville.

…tu n’as absolument plus la capacité de mal prononcer un mot japonais comme un « non-Japonais » pourrait le faire.[5]

…tu retournes la politesse quand le distributeur automatique te remercie de l’avoir utilisé.

…tu comprends parfaitement le concept de « cute culture ». [6]

…tu cours vers le métro en poussant les gens, tu sautes en sueur dans le train tout en retenant les portes de se fermer pour laisser passer ton sac a dos. Juste car tu sais qu’il n’y aura plus de train avant, au moins, 60 secondes.

…tu accompagnes ton “non” par le fameux mouvement de la main devant ton nez.

…tu dis des choses comme « Au Japon, on… ».

…tu achètes une seule pomme de terre empaquetée dans son film plastique.

…tu parles anglais (ou français) mais que toutes références à un montant d’argent sont en japonais (de loin la plus vrai de toutes).

…de retour au pays, tu es déçu que le chauffeur de taxi soit lui-même déçu que tu es oublié le pourboire.

…tu penses que les atrocités commises par les Japonais durant la Seconde Guerre Mondiale sont à peu près pareil à celle commises par les Américains au Vietnam.[7]

…tu es écœuré par le fait que des gens mangent la soupe miso avec une cuillère[8].

…tu trouves qu’une pub pour un portable sans fille sexy en arrière-plan à quelque chose de louche.

…tu n’a pas la capacité de référer a la Nation de Georges Washington par un autre nom que « the States ».

…tu t’es habitué aux portes à ouverture automatique japonaises qui sont vraiment très différentes de celle chez nous. Elles s’ouvrent très lentement, donc au début tu les prends toutes dans la figure.

…tu conduis un vélo pour femme sans que ton égo masculin en soit affecté (mal traduit, désolé).

…tu cris dans un restaurant en France « Summasen » à la serveuse. [9]

…tu prononces des mots comme « mix » en trois syllabes (mikusu).

…tu commences à penser que « étranger » est un terme adéquat pour désigner une description physique ou une nationalité.

…tu sais instinctivement que tu dois retirer de l’argent le Vendredi à cause des délicates heures d’ouvertures des distributeurs automatiques. [10]

…tu as plus d’argent liquide dans ton porte-monnaie que ce que le montant que tu pourrais écrire sur un chèque en France.

…tu dis au taxi où tu veux aller et qu’il ne te répond pas, ça t’énerve et tu lui demande s’il a bien compris avec un ton trop agressif dans ta voix.

…tu réserves un siège au Mac Do en mettant ton sac ou ton portable dessus et que ca ne te gêne absolument pas de le laisser seul, dans un endroit public, pendant plus de 5 min.

…tu n’es plus gêné par le fait que les plans d’indication sur les murs ne soit pas en direction du nord.

…tu essais de demander a une fille de t’apprendre son numéro.[11]

…tu commences toutes tes phrases par « ano… ».[12]

…tu as appris l’art de conduire un vélo en tenant un parapluie au-dessus de ta tête.

…tu n’es plus offusqué qu’on te refuse à l’entrée d’une boite car tu n’es pas Japonais.




[1] Au lieu de 150 actuellement.
[2] Les années japonaises sont comptées en différentes ères correspondant à l’Empereur au pouvoir à ce moment là. Je suis donc né sous l’ère de Hirohito (l’Empereur de la Seconde Guerre resté au pouvoir jusqu’en 1989). Seulement le nom de mort de cet empereur est Showa. Ayant pris ces fonctions en 1926, je suis donc né en 60 de l’ère Showa. Voila.
[3] Ce qui veut dire « comment ça va ».
[4] Je ne sais pas comment le mec a trouvé cette idée mais pour ma part c’est tellement vrai !
[5] Ça arrive beaucoup plus souvent que l’on ne le croit, même si mon niveau de jap’ n’est pas terrible.
[6] Que l’on pourrait littéralement traduire par la « culture du mignon ». Phénomène culturel illustré par le « Hello Kitty » mondialement connue. Culture qui s’exporte donc et qui n’est pas vraiment la meilleure partie de ce que le Japon peut offrir au monde.
[7] Bien sur à prendre au second degré pour ma part, surtout avec les polémiques qui apparaissent toutes les semaines sur ce sujet.
[8] Oui on mange cette soupe avec des baguettes ici. Alors que le curry qui peut parfaitement se manger avec des baguettes sera consommé avec une cuillère. Après de là à comprendre pourquoi, j’en sais strictement rien.
[9] Excusez-moi en japonais.
[10] La plupart ferme le vendredi à 5h pour tout le week-end, c’est pas vraiment le coté le plus pratique du Japon…
[11] C’est comme ça que l’on demande un numéro de téléphone en japonais.
[12] Qui correspond a « comment dire… ».

18 avril 2007

Nouveau semestre, nouvelle vie

Alors que certains expats' pensent déjà sérieusement au retour, j'entame la deuxième partie de mon année à Kyoto.

Quelques changements notamment le grand retour du beau temps et ses sorties sympas. Dimanche dernier, après m'être levé vers 13h (oui, la vie est dure ici) des gens m'appellent pour me proposer d'aller au bord de la rivière et se poser tranquillement. Après avoir ouvert ma fenêtre et vu un soleil resplendissant chauffant l’air a plus de 25°C, je m’empresse d’accepter l’offre.

Nous voila partis à 4 sur nos vélos, direction Kamogawa (nom de la rivière), l’avantage est que les rives sont de grands espaces verts (30m de large de chaque coté) où tous les japonais peuvent venir se reposer, lire, jouer ou flirter. Et descendant la rivière nous tombons sur un groupe d’étudiants de Kyodai (abréviation de Kyoto Daigaku (Université de Kyoto) qui est la deuxième Université du Japon, rien que ça) qui jouent au jeu que l’on faisait en centre aéré. Certains d’entre vous se rappellent surement le nom de ce jeu où il y a trois équipes (Poules, Renards et Serpents) et chaque joueur a un bout de tissu accroché derrière soi, le but étant de prendre le bout de tissu d’une équipe tout en faisant attention à l’autre (sachant que les Poules piquent les Serpents, les Serpent mordent les Renards et les Renards bouffent les Poules).

Après avoir été accueillis par une foule en délire, nous jouons puis reprenons notre route pour finalement nous installer dans un coin plus tranquille. On sort les snacks, les bières, la chicha. Puis au fur et à mesure d’autres potes nous rejoignent pour finalement être une bonne quinzaine a bavarder et faire des conneries sous un soleil agréable avec port des lunettes de soleil obligatoire. Seulement une fois l’astre couché, ça caille quand même (on est que en Avril et « En Avril ne te découvre pas d’un fil ») direction resto indien puis rentrage a la maison avec la satisfaction d’avoir passé une bonne journée a rien glander.

Sinon rien de neuf :

Toujours autant de Francais


Toujours autant de "hobby"



Toujours autant de chicha



Toujours autant d'amour



Et bien sur, toujours autant de travail sur les bancs de l'Université


13 avril 2007

Quand les étoiles jaunes rencontrent le soleil rouge

Hier soir, je regarde quelques nouvelles sur le Japon grace à un site spécialisé et notamment la très médiatique visite du Premier Ministre Chinois, Wen Jiabao. L’article raconte que c’est la première fois depuis 20 ans qu’un Premier Ministre Chinois met les pieds sur le sol japonais ; que cette visite, qui s’est faite grâce a la pression du monde économique, apaise les tensions politiques pour mieux coopérer commercialement ; que Wen amorce un dégel prolongé des relations en multipliant les discours de paix ; et enfin qu’il finira son séjour dans l’Ouest du pays en partant pour Kyoto demain (aujourd’hui). Et je me dis : « tiens c’est marrant je serais dans la même ville que lui ! ».

Lendemain midi en sortant de mon seul cours de la journée, un pote vient me voir me demandant si j’avais remarqué un truc anormal aujourd’hui dans l’université. Mes qualités d’observateur étant proche de celles d’une huitre couplées à celles d’une taupe, je lui réponds par la négative.

« - Mais Vincent y’a 3 hélicoptères dans le ciel, des flics par groupe de 5 tous les 10m et la moitié de l’université est fermée au public !
- Ah ouai, maintenant que tu le dis… »

Puis il m’annonce que le fameux Ministre va passer cet après-midi à l’université pour faire un discours. Il m’informe aussi que ce mec n’est pas tout à fait clair notamment pendant les évènements de Tienanmen. Ce qui après vérification est complètement faux c’était même plutôt l’inverse. Il était franchement du coté des étudiants et a parfaitement retourné sa veste pour devenir le 2ème homme du pays qui refuse désormais d’entendre parler de liberté d'expression en Chine.

Bref nous finissons par l’attendre pendant 1h30 avec presque 200 personnes autour de nous, tout ça pour l’apercevoir de loin (après nous avoir fait un signe car les chinois dans le public criaient « Bienvenu » en chinois). Après quelques secondes, il est rentré dans la bibliothèque et j’ai fini par me barrer car ça m’énervait d’attendre encore un heure pour simplement qu’il sorte et se barre.

En tout cas, il est rentré dans notre bibliothèque ! Celle où on va travailler tous les jours… enfin de temps en temps… enfin celle ou on devrait aller travailler.

D’après l’AFP, il est passé par Ritsumeikan pour parler avec des étudiants japonais parlant chinois. Voici l’article :

« KYOTO (AFP) - Le Premier ministre chinois Wen Jiabao est arrivé vendredi dans l'ouest du Japon, où il devait conclure son voyage qui a confirmé le réchauffement des relations entre les deux géants d'Asie.

Cette ultime étape de sa visite de trois jours, dans la grande métropole d'Osaka et dans l'ancienne capitale impériale voisine de Kyoto, apportera une touche humaine à son déplacement, au lendemain de son discours historique devant le Parlement nippon, le premier d'un haut dirigeant chinois depuis 22 ans.

Le Premier ministre devait rendre visite à une famille de fermiers, avant de discuter avec des étudiants japonais apprenant le chinois à Kyoto. M. Wen devait également faire une apparition à un match de base-ball, le sport favori des Japonais, un "geste médiatique destiné à conquérir le coeur" de l'opinion publique japonaise encore méfiante vis à vis de la Chine, a analysé le quotidien nippon Yomiuri.

La visite de Wen Jiabao au Japon, la première d'un haut dirigeant chinois depuis 2000, constitue une nouvelle étape de l'embellie diplomatique entre les deux pays, six mois après le voyage historique du Premier ministre nippon Shinzo Abe en Chine.

Les relations sino-japonaises s'étaient fortement dégradées sous le mandat du Premier ministre Junichiro Koizumi (2001-2006).

"L'histoire de nos deux nations a connu ses hauts et ses bas, mais les liens d'amitié actuels entre le Japon et la Chine correspondent bien à notre temps", avait déclaré jeudi le Premier ministre chinois.

De son côté, le Premier ministre nippon a félicité son homologue chinois pour "son magnifique discours à la Diète qui restera dans l'histoire". "Je pense sincèrement que la compréhension entre les peuples chinois et japonais va continuer à s'approfondir et que le dialogue continuera", a poursuivi M. Abe avant de conclure son intervention par un "xie xie" (merci en chinois). »

10 avril 2007

"C'est la cerise sur Kyoto"

A l'instar l'américain obèse (et néanmoins ami) Piwai, je me hasarde dans les jeux de mots moyens pour les titres de mes billets. En effet, je vais vous parler de la plus grande fete du Japon : les cerisiers en fleurs.



Comme son nom l'indique cette fête correspond aux quelques précieux jours où les cerisiers fleurissent. Le sakura ( 桜 : nom de l'arbre) est omniprésent, jusque dans les prénoms a la mode (cf. Naruto). Bref, c'est LE symbole du Japon et comme Kyoto est LA ville symbole du Japon aussi, ca donne des cerisiers en fleurs absolument partout. Ici, tous les temples dignes de ce nom ont au moins une dizaines de ces arbres, mais pas seulement les temples ; on en retrouve aussi le long des lignes de trains, dans les jardins individuels, au coeur de mon université, etc. En fait, durant l'année on ne se doute vraiment pas qu'il y a tant que ca, ce sont simplement des arbres comme les autres.



Cette période est donc attendue comme le messie. A la météo, par exemple, on peut voir l'avancée du "front des sakura", mi-Janvier dans les iles tropicales d'Okinawa jusqu'aux alentours de Juin pour l'ile semi-polaire d'Hokkaido. Pour Kyoto, vous l'aviez deviné, c'est début avril. Ainsi, des dizaines de milliers de touristes (japonais principalement mais pas seulement) affluent vers la seule ville qui a encore le parfum d'antan, celle de votre serviteur.



Les fameux arbres sont de quelques espèces différentes (fleurs roses vifs, roses très pales ou blanches, branches tombantes ou pas) mais leur point commun est très négatif : ils ne donnent pas de cerises. Eh oui, ce ne sont que des cerisiers a fleurs, d'ou cette triste conclusion : on ne croulera pas sous les cerises cet été... snif. Mais en attendant, cela donne une cité entière aux couleurs des fleurs blanches qui recouvrent la moitié des arbres de la ville. Les temples les plus célèbres ouvrent aussi le soir, avec un éclairage spécifique qui ne met pas forcément en valeur les sakura mais qui rend le cadre encore plus magique.


Le rayon bleu n'est pas une météorite mais un énorme projecteur...

La fête en elle-même permet de "contempler les fleurs" (hanami, 花見) et surtout de se détendre. En fait, tous les japonais (ou presque, manque de place) cherchent à s'asseoir sous les cerisiers en fleurs, pour déguster leur pique-nique et discuter tranquillement de sumo ou de samouraï (ca c'est pour le cliché japonais, en réalité ca sera plus foot ou base-ball).

Mais les sakura sont plus qu'une fête populaire. Sans faire trop cliché, le hanami célèbre la vie comme une fleur de cerisier : belle et courte. Le samouraï (侍, gardien du temple) et le kamikaze (神風, vent divin), qui sont deux personnages mythiques pour les Japonais, vénèrent cette fleur qui tombe avant meme de mourrir.


Putain c'est tellement beau, ca donne envie de chialer.


04 avril 2007

Cours de jap'

Je voudrais introduire quelques notions de langue japonaise. Mais comme réciter du vocabulaire ne sert vous strictement a rien, je vais essayer de faire ca intelligemment (si si c’est possible).

D’abord les différences majeures avec les langues occidentales. Contrairement aux idées reçues, le japonais n’est pas extrêmement difficile. C’est une langue hyper-contextualisée, qui, comme son nom l’indique, implique de savoir le contexte dans laquelle la phrase est dite pour en comprendre le sens. Mais du coup ça simplifie énormément la manière de dire, voyez par vous-même : pas de pronoms personnels quand c’est inutile (comme en espagnol), pas d’accord en genre et en nombre, 2 temps seulement (le présent-futur et le passé), peu voire pas de conjugaison. Mais la difficulté se déplace sur d’autres points : verbe systématiquement en fin de phrase (à la Yoda), grammaire complexe, comptage des objets difficiles (j’y reviendrais), utilisation de particule pour faire des liens grammaticaux. De plus il y a le problème de la forme à utiliser, suivant que l’on s’adresse a son supérieur, ses potes, sa famille ou un commerçant (toutes ont une forme différente)

Ainsi, « Je vais à Tokyo » pourrait se dire « Watashi wa Tokyo ni ikimasu » (forme polie) watashi étant je et ikimasu étant aller ou plus simplement « Tokyo ni iku » (forme neutre). ni et wa sont des particules, elles caractérisent généralement le mot qui les précède. Il y a une dizaine de particules communément utilisées (ha, wo, ga, kara, made, ni, he, de etc.) et c’est la principale difficulté grammaticale de la langue japonaise.

Le système d’écriture est aussi l’un des plus complexes du monde (beaucoup plus que le Chinois). En effet les Japonais utilisent 4 alphabets (rien que ça !). Tout d’abord notre alphabet romain, notamment pour les chiffres (si vous comprenez rien au jap’, c’est le seul truc reconnaissable dans un texte). Viennent ensuite les hiragana servant à décrire tous les mots anciens et surtout les fameuses particules, qui s’opposent aux katakana utilisés pour des mots nouveaux, qui sont souvent des mots anglais japonisés. Ces deux alphabets sont simples à apprendre car ils ne contiennent que 45 signes chacun. Cependant le quatrième alphabet n’en est pas vraiment un, car il est tiré du système d’idéogramme chinois, les kanji sont des sortes de « dessins » où un mot correspond à un ou plusieurs kanji rassemblés. Il faut environ 2000 kanji pouvoir lire correctement un article de journal.

Exemple : un kimono peut d’écrire en hiragana きものou en kanji 着物, mais pas en katakana. Vous pouvez remarquer que le kanji est beaucoup compliqué que l’hiragana, vous me direz alors « Pourquoi utiliser les kanji, si c’est plus compliqué ? ». En fait, en sachant le kanji, la lecture est beaucoup plus visuelle et donc beaucoup plus rapide que pour lire des hiragana. Je sais ça semble bizarre dit comme ça, mais c’est vrai que lorsque que l’on sait un kanji, c’est frustrant de perdre du temps a déchiffrer les hiragana.

Pour ce qui est des katakana, un exemple pourrait être le mot fourchette (mot récent, car ils utilisent des baguettes a la base) : フォーク(fokku qui est une japonisation de l’anglais fork) mais le plus marrant est le mot アイスクリーム(aisukurimu, prononcez aïçoukourimou) qui veut dire glace, car cela vient de ice-cream. Pour finir les katakana n’ont jamais d’équivalent en kanji ce qui est le cas dans 90% des mots en hiragana.

Bon je vous sens un peu perdu donc nous allons revenir à un truc moins compliqué : le comptage. En français, rien de plus simple : un bateau, deux personnes, quarante livres ou 150 crayons, c’est toujours le même principe : le nombre + l’objet. Les Japonais se sont dit que ce système était trop simple, et donc l’ont compliqué à mort. A tel point que ça en devient ridicule. Ainsi, 1 se dit ichi et personne se dit hito, mais au lieu de dire ichi hito ce sera hitori, 2 se dit ni mais pour dire deux tranches de pain on dira futakire.

Et même si seulement les trois premiers chiffres (1, 2, 3) sont des exceptions, on applique a chaque catégorie d’objet un suffixe précis. Ce qui donnera : chiffre+suffixe+objet. Mais le nombre de suffixes est ridicule :

Dans les animaux, on va compter différemment les lapins et les oiseaux, puis les petits animaux, puis les grands animaux. Dans les objets, on différencie les objets reliés (livres, cahiers, dicos), les objets fins et plats (timbres, draps), les objets portés au pied (chaussures, chaussettes), les objets technologiques (voitures, vélos, postes de télévision, baladeurs MP3), les objets longs et cylindriques (crayons, doigts, arbres), les vêtements, les tranches (de gâteau, de pain, de jambon) etc. On compte différemment les bâtiments, les étages, les parcs etc.

Etc. Etc. Etc

Et il y a des exceptions dans ces exceptions. Par exemple, le manga qui devrait appartenir à la catégorie du comptage d’objet relié, comme les livres a, en fait, un comptage spécifique. Pareil pour les baguettes qui devraient appartenir à la catégorie des objets longs et cylindriques, mais en fait non...

Bref un truc de dingue, qui ne sert strictement à rien, que j’ai pour l’instant refusé d’apprendre par principe. Je mets donc toujours le même suffixe a la fin du chiffre pour n’importe quel objet…

Voila un premier aperçu assez technique de ce à quoi ressemble la langue japonaise. La suite viendra bientôt, notamment son utilisation dans la vie quotidienne.

03 avril 2007

Je la joue perso

Quelques infos concernant moi-meme et pas le Japon en général.

Tout d'abord, après quelques questions de la part de mes lecteurs fanatisés, que je me dois d'expliquer. Mon détour par Singapour pour une demi-journée était simplement du au fait que cette Cité-état dispose du plus grand aéroport Low Cost d'Asie. Donc le cout de deux vols Ho Chi Minh-Singapour/Singapour-Taipei est deux fois moins cher que le vol unique Ho Chi Minh-Taipei.

Sinon la rentrée s'est effectué brutalement avec un test de japonais de quelques heures (compréhension orale, QCM écrit), plus demain une interview pour voir si l'oral suit l'écrit.
Car ce semestre j'aurais bien des cours de japonais. En effet le semestre dernier mon niveau n'était pas assez élevé pour etre dans une classe, après avoir attaqué toute la bureaucratie nippone a main nue, j'ai fini par gagner le combat, donc ils me changent de programme pour avoir des cours de japonais ce semestre.
Je me permet de détailler les cours que j'ai eu au premier semestre maintenant que j'ai les résultats. En fait n'ayant pas de cours de japonais j'ai été obligé de prendre des cours en anglais. Vous verrez que j'en ai bavé quand meme :

- Area studies :
Cours fantome où nous sommes 10 groupes de 8 sur l'étude d'un pays d'Asie du Sud-Est. Nous faisons deux présentations dans le semestre de 40min chacunes (ce qui fait 5min par personne).
Puis un rapport final de 5 pages en anglais sur le sujet étudié, pour moi c'était "l'absence de démocratie a Singapour".
Résutat : A

- Environmental Economics :
Cours d'éco avec un prof soporifique qui au travers d'une approche environementale (marché du CO², taxes vertes etc) nous explique le cours d'économie des Secondes SES au lycée, par exemple comment tracer la courbe d'offre et de demande.
Puis un test final les doigts dans le nez et sans trop forcer.
Résultat : A

- International Development and Aids :
Cours où cette fois j'étais le fantome, car je n'y ai assisté qu'à a peu près 20%. Cependant ce cours était a 9h du matin, donc je ne pouvais me lever si tot.
Puis un rapport final de 5 pages sur l'aide au développement dans un pays donné. Ayant soigneusement éviter de prendre un pays que le prof a déjà étudié dans sa thèse, j'ai fini par faire un copier-coller-traduction de l'aide au développement en Mauritanie.
Résultat : B

- Issues of democracy :
De loin le plus interréssant meme si pas le plus dur. Un cours de participation orale pour Japonais. Quelques étrangers étaient aussi la pour aider le prof a faire parler les élèves. Le prof m'a remercié a la fin du cours pour avoir fait 25% de la participation orale de la classe, mais les débats étaient interréssants (digital democray, droit de vote obligatoire, démocratie athénienne, etc)
Puis un tout petit test pour bien voir si nous assistions aux cours.
Résultat : A+

- International Law :
Prof Japonais qui a été prof pendant 6 ans a la Sorbonne et donc parle beaucoup mieux francais qu'anglais. Ces cours étaitent en anglais mais traduis du francais, très facile a comprendre pour moi et presque impossible pour les non-francophones.
Puis 2 tests dans l'année avec le sujet donné a l'avance.
Résultat : A

- Foreign relations of Japan :
Cours de diplomatie avec un inconvénient majeur : le prof (Japonais) cherche ses mots en anglais tellement il est mauvais dans cette langue. De plus le niveau ne vole pas haut avec comme sujet d'étude le livre bleu du gouvernement sur la diplomatie japonaise. Du coup aucune critique n'a été faite, on se serait cru en Corée du Nord tellement la propagande était répété encore et encore.
Puis rapport de 5 pages a rendre sur "La diplomatie japonaise depuis la seconde guerre mondiale"
Résultat : A

Au final, un semestre hold-up en travaillant une semaine avant la fin pour rendre les 3 rapports pour, au final, avoir un A+, quatre A et un B.

Bref j'ai retrouvé mon monde avec quelques nouveautés. De la chaire fraiche qui arrive, avec la moitié de la promo qui est remplacé par des nouveaux venus. J'ai aussi retrouvé la bonne bouffe de la cantine pour pas cher, qui fait bien plaisir (surtout le premier buffet d'accueil gratuit !). Et aussi Fred qui a desormais une télé dans sa chambre qui n'est meme pas la sienne, avec une Wii dessus qui n'est meme pas la sienne non plus (squatteur...).

J'aime bien le Japon, en fait. Surtout après deux mois à l'extérieur, ca fait vraiment du bien de rentrer chez soi.